Il serait pratique, et partiellement pertinent, de fonder la différence entre appartenance et affiliation religieuse en considérant l'instance à qui revient la décision de statuer sur l'identité d'une personne. L'appartenance serait du côté de celui qui définit une institution donnée et qui légifère en son nom, qui dit la norme, les critères acceptables de l'adhésion et ceux qui ne le sont pas. L'affiliation serait du côté de celui qui se situe par rapport à cette même institution, en affichant son adhésion à celle-ci ou la justifiant, en revendiquant une évolution des critères de reconnaissance ou en établissant une institution concurrente. Les définitions qui précèdent s'avèrent en réalité enfermer comportements et représentations dans des limites sémantiques par trop figées. Le présent texte a pour objectif de rendre compte des deux notions introduites ci-dessus au prisme du droit interne hébraïque, en privilégiant le registre des comportements, mais aussi les différents corpus des textes internes. Ceci, en restant d'une part au plus près des catégories internes au droit hébraïque, d'autre part en mobilisant un regard anthropologique sur les données convoquées.