Towards a reconstruction of the techno-economic variability of the Ahrensburgian in Schleswig-Holstein
Résumé
Northernmost Germany represents one of the regions in NorthWest Europe where a succession of Late Palaeolithic traditions makes it possible to describe the techno-economic changes which led from the Late Upper Palaeolithic to the beginning of the Mesolithic. The aim of this paper will be to propose a model of the techno-economic evolution of the Ahrensburgian that culminated in exceptional lithic productions at the Pleistocene-Holocene transition, and to put it into perspective by discussing the changes which occurred throughout this tradition on the basis of several Ahrensburgian settlements. These conclusions will be drawn from evidence obtained on lithic industries from different sites in Schleswig-Holstein. In the absence of direct dating, the lithic industries from Teltwisch 2 and Teltwisch-Mitte in the Ahrensburg tunnel valley were regarded as sufficiently characteristic to attribute these sites to two different phases of the Ahrensburgian: the recent phase with Long Blades and Zonhoven points (Eggstedt-Stellmoor-Gruppe) in the case of Teltwisch 2 and an older phase lacking these elements in the case of Teltwisch-Mitte. Based on refitting and a detailed techno-economic analysis of these inventories, their similarities and differences will be presented in a more reliable way and a hypothesis for the Ahrensburgian trajectory will be proposed. This hypothesis will be checked by a comparison with other Ahrensburgian lithic industries: a partially refitted surface collection from Klein Nordende that comprises characteristic elements of the most recent phase of the Ahrensburgian and the assemblage from Alt Duvenstedt LA 121 + 123 representing one of the oldest Ahrensburgian sites known thus far. The latter site is not only radiocarbon-dated but also well-documented in a palaeoethnographic way, and its exhaustively refitted lithic industry offers the rare possibility to describe and analyse entire chaînes opératoires.
Le nord de l’Allemagne constitue un secteur géographique particulièrement intéressant dès lors que
l’on s’intéresse aux sociétés du Tardiglaciaire. En effet, c’est l’une des rares régions où il est possible de suivre
l’évolution des sociétés depuis le Hambourgien (GS-2-a/GI-1e) jusqu’à l’avènement des sociétés mésolithiques
au début de l’Holocène. À la différence d’autres secteurs géographiques de la plaine nord-européenne, il n’y
a pas de hiatus manifeste dans l’occupation de ce territoire et l’on peut, grâce à quelques sites majeurs
(Teltwisch, Alt Duvenstedt, Stellmoor, Duvensee), documenter finement l’évolution des comportements de ces
groupes humains. Cette contribution propose d’interroger la variabilité des comportements techniques des
groupes ahrensbourgiens qui ont peuplé ce secteur géographique entre la fin de l’Allerød (GI-1c/GI-1a) et la
fin du Dryas récent (GS-1). Les recherches menées depuis une dizaine d’années par l’une de nous (MJW) ont
permis de redéfinir les comportements des groupes humains du Hambourgien. Aussi, nous disposons de connaissances
renouvelées sur les premières populations qui ont occupé ce territoire, à la suite du retrait glaciaire.
Nos problématiques visent à développer deux axes. Le premier veut caractériser, sur le temps long
(14 000-10 000 BP), l’évolution des comportements de ces sociétés au sein d’un territoire où la disponibilité en
ressources animales fluctue finalement assez peu par rapport à des secteurs plus méridionaux. Le second vise
à déterminer à l’intérieur de chaque tradition technique (Federmesser-Gruppen et Ahrensbourgien) le degré de
variabilité technique et d’en comprendre la signification. C’est sur cette problématique que nous avons focalisé
nos premiers travaux. En plus d’une révision du cadre chronologique de l’Ahrensbourgien, nous proposons la
révision de quatre ensembles archéologiques de cette tradition (Alt Duvenstedt LA 121 + 123, Teltwisch 2,
Teltwisch-Mitte, Klein Nordende LA 46). S’ils présentent des contextes taphonomiques contrastés, chacun de
ces gisements permettent de documenter des aspects essentiels des comportements techniques de ces groupes
humains et de leur variabilité. L’assemblage de Teltwisch-Mitte présente des chaînes opératoires clairement
plus expéditives, en nette rupture avec ce que nous percevons actuellement des industries plus anciennes
(Federmesser-Gruppen et Ahrensbourgien « ancien »). Aussi, ces observations nous amènent à nous interroger
sur sa position chronologique et en particulier à nous demander s’il ne représente pas finalement un jalon récent, voire final de l’Ahrensbourgien dans la région. Cet assemblage présente d’ailleurs des affinités technologiques
évidentes avec les comportements mis en évidence à partir des séries du début du Mésolithique
(Duvensee : Holst, 2014). En l’état, la différence majeure avec ce que nous connaissons des premières industries
du Mésolithique se situe au niveau des armatures qui restent typiques de l’Ahrensbourgien. La présence d’une
série à « grandes lames » (Klein Nordende) associée à des armatures clairement ahrensbourgiennes pose aussi
la question de sa place dans cette chronologie. Ces premiers résultats nous encouragent à poursuivre nos
investigations autour de ces gisements, en raffinant nos analyses, en particulier autour du site d’Alt Duvenstedt
où une véritable analyse palethnologique est possible.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte