Pour illustrer l’Anthropocène, l’image de la ville est très souvent utilisée comme la marque de nos sociétés contemporaines urbanisées. Les centres urbains sont considérés dans cette nouvelle période géologique comme le cadre environnemental dominant affectant les processus du système terrestre, les milieux naturels et la santé humaine. Dans une perspective temporelle plus longue, associant les sciences naturelles aux sciences humaines et sociales, nous chercherons à savoir si ces caractéristiques sont exclusivement celles de l’après-guerre. Nous nous appuierons spécifiquement sur l’une des ressources naturelles les plus convoitées par les sociétés humaines depuis des millénaires, à savoir les éléments-traces-métalliques (ETM). Présents sous la forme d’une contamination invisible, mais parfaitement préservés dans les archives environnementales, le signal des paléo-pollutions métalliques soutient l’existence de liens plurimillénaires entre l’expansion des sociétés humaines passées, l’anthropisation des milieux naturels, l’urbanisation des sociétés humaines et la diffusion des réseaux de la métallurgie.