La corrosion sous contrainte (CSC) est un mode d’endommagement des matériaux conduisant à l’apparition de fissures sous l’effet synergique d’un environnement corrosif et d’un état de contrainte. Ce phénomène affecte, entre autres, certains alliages austénitiques situés dans le circuit primaire des réacteurs nucléaires à eau pressurisée, conduisant dans ce cas à de la fissuration intergranulaire. Le milieu primaire nominal est constitué d’eau désaérée, borée, lithiée, hydrogénée portée à haute température (290°C – 340°C) et haute pression (155 bar). A son contact, les matériaux tels que les aciers inoxydables et les alliages base nickel s’oxydent. L’oxydation, en particulier celle des joints de grains, constitue une étape-clé dans le scénario de fissuration par CSC. Elle peut être impactée par de nombreux paramètres microstructuraux ou environnementaux ainsi que par une sollicitation mécanique. Afin de mieux comprendre les facteurs influençant la sensibilité à la CSC, il convient donc de s’intéresser à la nature et à la cinétique de croissance des oxydes formés en milieu primaire. A cette fin, les caractérisations menées, entre autres par microscopie électronique en transmission (MET), sur les oxydes formés en surface, aux joints de grains et/ou en pointe de fissure pour différentes conditions expérimentales seront présentées. L’effet de paramètres métallurgiques et environnementaux ainsi mis en évidence sera discuté et mis en regard de la sensibilité à la CSC.