Presse(s) féminine(s) : le poids du genre
Abstract
La presse féminine est un secteur sous-étudié au regard de son poids économique et du lectorat qu’il touche : en 2016, plus de trois millions d’exemplaires ont été diffusés en France. « Deuxième presse » propre au « deuxième sexe », elle n’est généralement pas évoquée dans les ouvrages généraux sur « la » presse. Faire un tableau de ce secteur est complexe, d’autant que le vocable de presse féminine englobe une diversité de titres aux lignes éditoriales différentes (des magazines de mode aux magazines centrés sur la vie du foyer, jusqu’à la presse dite de cœur) et aux publics variés (des journaux dits haut de gamme à la presse populaire). En outre, il existe des journaux féminins commerciaux produits par des groupes de presse, des journaux militants produits par des associations (catholiques, communistes) ou des collectifs féministes. Ce qui les rassemble est la volonté de viser et construire un public féminin autour d’une identité de genre (éditorial et sexuel). Il semble plus approprié d’adopter le pluriel et d’évoquer les presses féminines car les enjeux de classification des magazines font partie de l’analyse. Nous verrons d’abord comment les travaux sur les presses féminines se sont développés, puis retracerons l’histoire de ce secteur pour finalement nous attarder sur les enjeux pour la recherche contemporaine.