The (im)possibility of spatial autonomy for young city dwellers
Résumé
The gradual decrease in the number of children occupying the streets is often blamed on the intensification of road traffic. It is rarer that thought is given to spatial aspects, such as the growing comfort and spaciousness of interiors within which multimedia tools are multiplied (radio, television, computer, tablet, smartphones), and the increasing standardisation, fragmentation and, arguably, growing hostile environment of urban exteriors for the free explorations of young people. This chapter will examine trends which have contributed to the withdrawal (voluntary or forced) of many children and adolescents into contemporary domestic spaces. It argues that what happens between home and school can shed light on the possibility or impossibility for young urban dwellers to explore the outside. Along with other everyday journeys, the school route has become the object of particular attention in recent decades both in civil society (with the appearance of pedibus, trottibus, school streets, etc.) and within the academic literature, where the centre of interest has slowly expanded to include children's practices outside institutional contexts (family, school, etc.). Inevitably, this requires rethinking methods. Thus this chapter will also analyse how this phenomenon can be studied in action and in cooperation with those concerned, rather than relying on the interpretation of adults.
The reflection is based on ethnographic fieldwork (partly autobiographical) carried out in Barcelona in Spain and Toulouse and Marseille in France. It also draws on numerous testimonials from various students from the Schools of Architecture in Toulouse and Marseille, allowing me to make broader generalisations from what is presented here.
Pour expliquer la faible fréquentation enfantine des rues de nos jours, il est habituellement incriminé l’intensification des flux automobiles. Ce n’est que très rarement que la dimension spatiale est convoquée en interrogeant le fait que les intérieurs deviennent de plus en plus spacieux et confortables au sein desquels les outils multimédias se démultiplient (radio, télévision, ordinateur, tablette, smartphone) et que les extérieurs se norment, se fragmentent, voire deviennent hostiles aux explorations libres des plus jeunes. Ce chapitre interrogera ce mouvement lent qui a conduit au repli (volontaire ou contraint) de bon nombre d’enfants et d’adolescents dans les espaces domestiques contemporains. Ce qui se passe alors entre la maison et l’école révèle les possibles ou impossibles explorations libres des plus jeunes. Parmi les trajets quotidiens, le chemin de l’école est devenu l’objet d’une attention particulière depuis quelques décennies tant dans la société civile (avec l’apparition des pédibus, trottibus, rues scolaires, etc.) que dans le milieu de la recherche dont le centre d’intérêt semble s’être ouvert peu à peu aux pratiques enfantines hors contexte institutionnel (familial, scolaire, etc.), ce qui inévitablement demande de repenser les méthodes. Ainsi, ce chapitre proposera également de questionner la manière d’analyser le phénomène, dans l’action et en coopération avec les personnes concernées plus qu’au travers de la parole d’adultes sur les pratiques des plus jeunes.
La réflexion s’appuiera sur des travaux menés à Barcelone (en Espagne), ainsi qu’à Toulouse et Marseille (en France). C’est également de nombreux témoignages d’étudiant·e·s des écoles d’architecture de ces deux dernières villes qui me permettront de dessiner les tendances présentées ici.