L’ajustement morphologique des rivières urbaines est encore peu étudié. Cette étude propose une approche hydrogéomorphologique originale basée sur l’acquisition systématique et exhaustive de données de terrain sur le linéaire fluvial telles : (i) les sections transversales du chenal, (ii) les alternances radier-mouille et (iii) les ouvrages transversaux et rejets d’eaux pluviales. Neuf de ces variables ont permis la classification des profils (CAH/ACP) en 5 classes hydromorphologiques. Celles-ci ont été confrontées à douze variables de contrainte anthropiques afin d’expliquer la variabilité morphologique longitudinale et le lien entre les formes et les pressions. Les résultats montrent une incision moyenne d’environ 0,50 m, un élargissement moyen proche de 1 m, et une répartition hétérogène des séquences radiers-mouilles mais pas leur disparition. L’analyse systématique des formes intra-chenal a révélé une forte diversité morphologique, l’absence de relation linéaire entre taux d’urbanisation et incision/érosion, et l’absence d’évolution longitudinale d’un faciès « réponse à l’urbanisation ». Les contraintes identifiées sont communes aux bassins urbanisés, toutefois la diversité des réponses à ces contraintes complique l’appréhension de l’ensemble du système et s’oppose à l’uniformité de la restauration écologique.