La prosodie de la L1 contraint-elle l’acquisition de la morphologie verbale en français L2 ?
Résumé
In a study dedicated to the acquisition of verbal morphology in French/Swedish bilingual children, Schlyter (1995) noted differences among children according to their linguistic dominance. This led her to formulate the prosodic transfer hypothesis according to which the acquisition of morphology in the non dominant language is influenced by the prosody of the dominant language.
The exploratory work proposed here is based on the analysis of L2 French narratives produced by learners whose L1 is Japanese or German. This work aims at proposing a method to evaluate to what extent the prosodic transfer hypothesis can account for inflectional morphological development in L2 French. The analysis of the data suggests that prosody, more particularly metrical structure, explains the occurrence of auxiliary and vowel-final forms in the productions of Japanese learners.
Dans une étude sur l’acquisition de la morphologie verbale chez des enfants bilingues français / suédois, Schlyter (1995) note des différences qualitatives de développement morphologique entre enfants selon leur dominance linguistique (français/suédois). Cela l’a conduite à formuler l’hypothèse du transfert prosodique selon laquelle l’acquisition de la morphologie de la langue non-dominante est influencée par la prosodie de la langue dominante.
L’étude prélimaire proposée ici s’appuie sur l’analyse de quatre récits en français L2 produits par des apprenants de niveau A2 et ayant l’allemand ou le japonais comme L1 (pour deux d’entre eux à chaque fois). Ce travail vise à proposer une méthode pour évaluer dans quelle mesure l’hypothèse du transfert prosodique peut rendre compte du développement morphologique flexionnel en français L2. L’analyse des données laisse penser que la prosodie, et surtout la structure métrique, explique l’occurrence de formes verbales auxiliées et à voyelle finale chez les japonophones.