la restauration du Palais des Papes d’Avignon dans la première moitié du XXe siècle, réalisée principalement par Henri Nodet père et fils. Après les dégradations de la Révolution puis un siècle de transformation en caserne, il est décidé de redonner au monument son lustre d’antan . Ce choix esthétique fait office de programme, sans contrainte ni normes, sans temporalité (le projet sera réalisé sur le temps long, de 1907 à 1937 par les Nodet, mais le chantier n’a jamais été réellement clos depuis), avec des ressources financière importantes. Divers textes sont publié autour de cette restauration qui apportent chacun un éclairage différent sur les travaux réalisés. Ainsi dès les premières années, André Hallays publie un certain nombre d’articles dans sa chronique En flânant dans le journal des débats sur la fonction de l’édifice et s’alarmant sur les premiers travaux de restauration réalisés. Dans les années 20, l’affaire de la restitution des tourelles amènera un certain nombre de publications. Des articles du service des Monuments Historiques, sous la plume de l’Inspecteur Général des Monuments Historiques, René Planchenault, ou écrit avec l’Architecte en Chef Henri Nodet afin de justifier cette restitution. Ces justifications se retrouvent plus tard dans certains discours de Paul Léon. Mais les tourelles feront aussi l’objet de plusieurs articles dans l’Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes par le Docteur Gabriel Colombe, conservateur du Palais, pour demander la restitution, puis pour justifier les travaux en cours. Comme nous le verrons, les différents interlocuteurs plaideront pour des visions de la restauration très différentes, Hallays pour une intervention minimale, Colombe pour une restitution profonde de l’ensemble monumental, et le service prônant la conservation et l’usage mais se retrouvant à devoir justifier longuement des restitutions.