Nature des occupations en Centre-Val de Loire
Résumé
The article summarizes the state of research on early Iron Age habitats (800-425 BC) in the
Val de Loire region. The data has been considerably renewed by the development of
mechanical survey and large scale excavations in the context of rescue archeology (310 sites
were identified for this survey). After a presentation of the frameworks of the study
(distribution and topographical implantation of the sites, chronological system used), the
different types of recognized facilities are presented, starting from the pits (simple pits, silos,
"pits-work-spaces", wells ...) to going on to buildings on pots or timber foundation. These
developments are not distinguishable from those found in other parts of northern France. In
general, large plans of buildings are rare, which may reflect the existence of construction
techniques only rarely leaving footprints in the context of eroded sites (except Bourges).
A development is then devoted to the forms of habitats, open and dispersed, farm-like
habitats dominate widely. However, some establishments settle on this pattern. At least
three enclosures are attested (Préfontaines, Pussigny, Sainte-Maure-de-Touraine) and raise
the question of the possible hierarchy of the forms of the rural habitat. There are also
grouped habitats. One, not very dense and open, was excavated in Escrennes. Others are
perhaps to be found among the fortified sites of the late Iron Age, since these have hardly
been the subject of research in the Centre-Val de Loire region. Finally, the site of Bourges
presents a history and a development quite particular. From Ha D1, there is an elite
residence located on a probably fortified promontory. In the fifth century BC. (LT A1), a
proto-urban agglomeration, made up of very loose nuclei of home-made habitats, extends
over hundreds of hectares around the spur site. This short-lived urban Hallstattian
experience invites us to look for possible secondary agglomerations, relaying between the
agglomeration of Bourges and the scattered rural settlements of the Berry.
L'article présente de façon synthétique l'état des recherches sur l'habitat du premier âge du Fer (800-425 av. J.-C.) en région Centre-Val de Loire. Les données ont été considérablement renouvelées par le développement des diagnostics mécanisés et les grands décapages en contexte d'archéologie préventive (310 sites ont été recensés pour cette enquête). Après une présentation des cadres de l'étude (répartition et implantation topographique des sites, système chronologique utilisé), les différents types d'aménagements reconnus sont présentés, en partant des fosses (simples, silos, "fosses-ateliers", puits...) pour aller jusqu'aux bâtiments sur poteaux plantés ou solins. Ces aménagements ne se distinguent pas de ceux que l'on trouve dans d'autres régions de la France septentrionale. D'une façon générale, les grands plans de bâtiments sont rares, ce qui peut traduire l'existence de techniques de construction ne laissant que rarement des empreintes en contexte de sites érodés (exception de Bourges).
Un développement est ensuite consacré aux formes de l'habitat. Les habitats ouverts et dispersés, de type ferme, dominent largement. Toutefois, quelques établissements tranchent sur cette monotonie. Au moins trois établissements enclos sont attestés (Préfontaines, Pussigny, Sainte-Maure-de-Touraine) et posent la question de l'éventuelle hiérarchisation des formes de l'habitat rural. Il existe par ailleurs des habitats groupés. L'un, peu dense et ouvert, a été fouillé à Escrennes. D'autres sont peut-être à rechercher parmi les sites de hauteur fortifiés de la fin du premier âge du Fer, car ces derniers n'ont pratiquement pas fait l'objet de recherches en région Centre-Val de Loire. Enfin le site de Bourges présente une histoire et un développement tout à fait particuliers. Dès le Ha D1, on y trouve une résidence élitaire implantée sur un promontoire vraisemblablement fortifié. Au Ve s. av. J.-C. (LT A1), une agglomération proto-urbaine, constituée de noyaux très lâches d'habitat à vocation artisanale, s'étend sur des centaines d'hectares autour du site d'éperon. Cet expérience urbaine hallstattienne, de courte durée, invite à recherche d'éventuelles agglomérations secondaires, faisant relais entre l'agglomération de Bourges et les établissements ruraux dispersés du Berry.