L’étude des sources de bruit générées par le passage d’un avion au voisinage des aéroports nécessite le déploiement au sol d’antennes microphoniques de grandes dimensions, aussi bien en termes de nombre de voies (classiquement plusieurs centaines de microphones) qu’en termes d’envergure (plusieurs dizaines de mètres). Ce type d’essais est en de nombreux points similaire aux essais d’antennerie de bruit de passage dans les domaines automobiles, ferroviaires ou encore maritimes : les difficultés principales consistent à synchroniser la trajectoire de la source dans un algorithme de focalisation suivie, à tenir compte des dispersions fréquentielles induites par effet Doppler, et à évaluer la directivité de la source qui est vue par l’antenne sous un angle d’incidence évoluant rapidement. Les résultats d’imagerie par formation de voies restent de surcroit entachés des inconvénients inhérents à cette technique : sa mauvaise résolution en basses fréquence et sa sensibilité à la réponse d’antenne qui induit des lobes secondaires pouvant compliquer l’interprétation des images produites. Les techniques de déconvolution ou d’identification permettent de s’affranchir en partie de ces inconvénients, mais ont été développées dans le cas de sources statiques stationnaires, en s’appuyant généralement sur l’estimation d’interspectres moyennés. L’application au bruit de passage, transitoire par nature, est forcément délicate et nécessite de nombreux compromis ; les techniques les plus avancées à ce jour reposent néanmoins sur ce principe. Une alternative a émergé ces dernières années, basée sur un traitement déconvolutif itératif dans le domaine temporel baptisé CLEANT. Cette méthode, inspirée de la méthode CLEAN en fréquentiel, a l’avantage d’opérer directement sur les signaux réechantillonnés dans la base temporelle de la source, corrigeant par construction l’effet doppler et permettant d’accéder aux informations de directivité – au détriment d’un coût de calcul important. Cette méthode, éprouvée récemment sur des applications automobiles et ferroviaires, est appliquée dans cette communication pour la première fois au cas aéronautique d’antennerie de survol.