Le Qanun est un instrument à cordes pincées mentionné pour la première fois dans les contes des mille et une nuits au IXème siècle. Cet instrument possède 78 cordes pour 26 notes, une caisse de résonance sous forme de trapèze et une tessiture qui s’étend sur trois octaves et demi. Les cordes du qanun sont groupées par trois. Elles sont attachées d’un côté à des chevilles, traversent la table d’harmonie et reposent sur le chevalet vers l’extrémité gauche de l’instrument. Le Qanun présente la propriété d’avoir un accord variable, en quarts de tons, réalisé traditionnellement par des sillets métalliques actionnés par l’instrumentiste en cours de jeu en fonction des modulations. Ces manipulations mobilisent sa main gauche pour un résultat qui n’est plus compatible avec les attentes des musiciens contemporains, notamment du fait de l’évolution harmonique du répertoire et de la précision des maqam (modes musicaux). De plus les quatre sillets limitent les possibilités microintervalliques. Le projet que nous souhaitons présenter consiste à mettre en place un nouveau système mobile permettant de jouer plusieurs possibilités de micros intervalles pendant le jeu, commandés par un « combinateur » semblable au système qu’utilisent les organistes, à partir d’un écran et d’un pédalier. Le système envisagé prévoit la mise en place d’un sillet piloté par un actionneur de manière continue. L’ensemble des actionneurs répond à la programmation du musicien. Ce système permet un accord instantané de tout l’instrument en cours de jeu et donc des modulations, des modifications de tempérament et de nombreuses autres possibilités à inventer au gré de l’imagination des compositeurs et des interprètes.