L’audibilité des signaux acoustiques indiquant un danger (par exemple une alarme de recul d’un engin de chantier) est impérative pour assurer la sécurité des travailleurs devant le risque d’accident. Cette problématique est présente dans de nombreux secteurs d’activité bruyants, notamment les transports (routier, ferroviaire et aérien), la logistique, le BTP, la collecte et le traitement des déchets. La norme NF EN ISO 7731 de 2008, consacrée aux signaux de danger auditifs pour lieux publics et lieux de travail, impose que l’alarme soit « clairement audible ». Pour ce faire, plusieurs critères de dimensionnement relatifs aux niveaux de bruit ambiant sont proposés, en particulier un critère en niveau global qui impose un rapport signal sur bruit minimal de 15 dB. Cependant, ces critères semblent aboutir dans la pratique à des niveaux jugés excessifs lorsque les niveaux de bruit ambiant sont élevés. Des tests perceptifs ont été réalisés afin d’établir des critères de dimensionnement des alarmes qui assurent qu’elles sont jugées « clairement audibles » sans pour autant exposer inutilement les travailleurs à des niveaux sonores excessifs. Dans un premier temps, la méthode expérimentale mise en œuvre consiste à mesurer les seuils de détection (par une procédure à choix forcé) et à évaluer les jugements d’audibilité (sur une échelle subjective) pour une grande variété de signaux de danger, de bruits ambiants et de niveaux sonores. Dans un deuxième temps, une approche basée sur un modèle de détection et sur des réseaux de neurones a été mise en œuvre pour prédire à la fois les seuils de détection et les jugements de l’audibilité ressentie. Le but à terme est de proposer de nouveaux critères de dimensionnement des alarmes dans le bruit qui pourraient varier suivant les niveaux sonores et les types de bruits ambiants considérés.