Le jeu des instruments à vent historiques est bien souvent incompatible avec la déontologie et les pratiques de conservation protégeant les collections muséales. Certaines des propriétés musicales et sonores de ces instruments restent donc inconnues. Les modèles acoustiques peuvent prédire certaines de ces propriétés à partir de connaissances sur leurs géométries. Grâce à une collaboration entre l'équipe Makutu d'Inria Bordeaux Sud-Ouest, la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris, l'Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique (ITEMM) du Mans, et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), nous proposons une démarche ici appliquée au fonds muséal issu de la famille Besson (grande entreprise de facture instrumentale française), sur une collection de trompettes naturelles du début du XXe siècle. La géométrie des instruments a été mesurée de manière non invasive par tomographie à rayons X réalisée au C2RMF. Après extraction de leurs perces (évolution du diamètre interne), leur impédance d'entrée a été calculée. Pour l'une des trompettes (numéro: E.0925) le résultat des simulations a pu être comparé à des mesures avec un excellent accord. Malgré de nombreux inconnus sur le contrôle de ces instruments, il est également possible de simuler le son de ces instruments. Un fac-similé de cette même trompette a été construit à partir de l'imagerie par rayon X. Cela permet de comparer ces sons de synthèses à ceux produits par un musicien. Au-delà de l'intérêt patrimonial, cette étude permet de confronter les outils numériques de modélisation à un cas concret et d'en tester les limites.