Les instruments de musique à vent de type cuivre sont l’objet de multiples études, et ont récemment fait l’objet d’une monographie [1]. Un des points faibles des travaux sur les cuivres est la connaissance approximative des paramètres de masque du musicien qui alimentent les modèles physiques. La présente étude cherche à identifier ces paramètres par méthode inverse à partir de signaux acoustiques enregistrés en situation de jeu. La méthode d’identification repose sur l’utilisation d’un modèle de cuivre et l’optimisation d’une fonction de coût. C’est un modèle classique à trois équations [1] prenant en compte la pression dans la bouche, trois paramètres de masque et l’instrument (impédance d’entrée). Étant donnés de tels paramètres, supposés fixés, ce modèle permet d’obtenir des simulations temporelles de pression acoustique dans l’embouchure, dont sont extraites la fréquence instantanée et la forme d’onde une fois le régime stationnaire établit. Ces deux données, forme d’onde et fréquence, sont alors comparées à des données mesurées et définissent la fonction de coût qui est optimisée par une méthode de recuit simulé. La méthode a été appliquée à des enregistrements (pression dans la bouche, pression dans l’embouchure) effectués par deux trombonistes amateurs éclairés, ceci pour les notes naturelles 2 (SIb2) à 8 (Sib4) jouées mezzo-forte. Les résultats numériques des paramètres des deux trombonistes sont proches, et comparés aux résultats peu nombreux disponibles dans la littérature. Par ailleurs, la méthode est appliquée à des crescendos. Certains des paramètres ont une évolution monotone en fonction de la surpression dans la bouche. En particulier la fréquence de résonance mécanique des lèvres semble être légèrement croissante, ceci peut-être pour compenser la tendance à décroitre de la fréquence de jeu lors du crescendo. [1] Campbell, M., Gilbert, J., and Myers, A. (2021). The Science of Brass Instruments. Springer Nature, Cham, Switzerland.