Cet ouvrage de mille pages, doté d’une bibliographie, d’un index des revues et des noms et d’une riche iconographie de 150 figures, réunit 43 contributions émanant de chercheurs européens et a demandé quatre années de travail afin de réunir et structurer ce matériau dans une table des matières raisonnée. Il s’inscrit dans la continuité d’un précédent volume, L’Europe des revues (1880-1920). Estampes, illustration, photographies (2008, rééd. 2011) dont il reprend les postulats. Il invite à explorer les rapports entre modèles esthétiques, idéologiques, graphiques et typographiques des périodiques dans l’espace européen, entre 1860 et 1930. Comment les revues se développent-elles et circulent-elles ? Quels sont les réseaux ou les stratégies qu’elles mobilisent, les modèles dont elles s’inspirent, qu’elles transforment ou qu’elles imposent, les formes et les contenus qu’elles empruntent à d’autres revues ou qu’elles diffusent (1re partie) ? En mobilisant la notion de réseau, et en étudiant la manière dont un réseau se développe entre les revues (2e partie) et autour d’une revue (3e partie), l’ouvrage met en avant la circulation des périodiques comme vecteurs d’idées, de formats, de sociabilités, d’idéologies et d’esthétiques. Cet ample mouvement d’échanges, à la fois centrifuge et centripète, permet le passage de nouvelles idées et de formes, d’un pays à l’autre, la redéfinition des genres et des domaines (4e partie). Il offre aussi un angle nouveau pour interroger l’émergence des revues spécialisées (5e partie) et est actuellement relayé par de nombreuses initiatives numériques, institutionnelles ou individuelles (6e partie). En étudiant ces diverses manifestations, cet ouvrage tente d’éclairer le phénomène périodique et de mesurer son importance dans l’histoire culturelle imprimée et visuelle.