Les GAFAM et l’État : réflexion sur la place des grandes entreprises technologiques dans le champ du pouvoir
Résumé
Dans cet article, nous souhaitons exposer une hypothèse de travail. Les GAFAM ne seraient pas tant des acteurs apparus ex nihilo dans le vacarme de la révolution numérique, mais bien plus des agents liés ab ovo à l’État, positionnés dans ce que Pierre Bourdieu appelle le « champ du pouvoir ». Cette réflexion topologique sur la position de ces entreprises dans le champ du pouvoir états-unien appelle la remise en cause de la traditionnelle dichotomie entre société et État et, partant, entre « sphère publique » et « intérêts privés ». Non pour mettre artificiellement en exergue un grand magma actoriel de positions indéfinies, indifférenciées, aléatoires et substituables les unes aux autres, mais pour faire émerger une cartographie intelligible des rapports qu’entretiennent ces entreprises avec l’État, ou plutôt, avec les agents dominants des champs bureaucratique et politique. Et partant, ouvrir un chantier de recherche sur la place de ces nouveaux acteurs du capitalisme contemporain, en le resituant plus largement dans les débats sur la désétatisation des relations internationales et sur le retrait ou les transformations de l’État occidental en contexte néolibéral.
Domaines
Science politique
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