Déméter entre duel et pluriel, à partir de l’exemple des Damateres rhodiennes
Résumé
Partant de l’exemple des Damateres rhodiennes, attestées par l’épigraphie (voir notamment à Lindos Blinkenberg, Lindos II, n° 183, c. 200-170 av. n. ère et à Camiros Blinkenberg, Lindos II, n° 671 = LSS 95 = CGRN 149, c. 50 av. n. è. – 50 de. n. è.), que des traditions historiographiques ont cru reconnaître dans des statuettes présentant une paire de divinités féminines dupliquées voire représentées dans une forme de gémellité siamoise, composées d’un corps dont sortent deux têtes identiques, cette intervention se propose de présenter plusieurs exemples de désignations collectives, duelles ou plurielles, de Déméter – la désignant avec sa fille Koré, avec, peut-être, sa fille Despoina en Arcadie, avec d’autres divinités – voire impliquant une pluralité de Déméters. Ces Déméters au duel (les τὼ θεώ d’Éleusis) ou au pluriel (au sein de la désignation des Thesmophoroi, des Megalai Theai, parfois des Despoinai – titre collectif qui peut aussi désigner d’autres paires ou collectivités de divinités…). À travers ce riche dossier, dont l’exemple rhodien servira de fil directeur, nous explorerons les enjeux des relations dans lesquelles s’insère Déméter au sein du polythéisme grec, en dialogue quand c’est possible avec l’iconographie, et que nous confronterons à d’autres exemples de paires divines.