Comment étudier le travail du bois quand les vestiges du matériau sont rares voire absents ? En Crète à l'âge du Bronze (3000 – 1050 av. J.-C.) on observe un phénomène de dépôt d’outils en alliages cuivreux dans les sites d’habitat. 13 d’entre eux ont été qualifiés de « dépôts de charpentier ». A partir d’une première étude bibliographique nous avons mis en évidence un panel plus large de 26 « trousses à outils » potentiellement liées au travail du bois. Ces attributions qui s’appuient sur la typologie et les associations au sein des ensembles restent toutefois incertaines. Les difficultés sont liées à la polyvalence des outils et l’emploi de mêmes actions techniques (sciage, débitage, etc...) aussi bien dans le travail du bois, de la pierre, que de l’os. Cette communication se propose donc de questionner l'attribution fonctionnelle des dépôts d'outils métalliques en Crète minoenne au travers d’une approche tracéologique et expérimentale. Les résultats de l’analyse d’un échantillon de 11 outils archéologiques issus du site de Malia seront présentés. Deux petites scies associées aux dépôts de charpentiers maliotes ont été reproduite pour être testées sur trois matériaux différents : bois (olivier), os (bovidé), pierre tendre (stéatite). Le but est de voir s’il est possible de distinguer les traces laissées sur les outils par les matériaux travaillés et ainsi d’associer avec plus d’assurance un outil à un matériau. Ces observations permettront d’établir un premier référentiel de traces archéologiques et expérimentales dans l’optique d’étendre l’investigation à l’ensemble des dépôts d’outils crétois.