Constitutif du volet santé publique de la politique de la ville, le dispositif de l’Atelier Santé Ville est porté localement par un service de santé municipal ou une association sur un territoire dit prioritaire. Il assure, en principe, la mise en réseau des différents acteurs locaux de santé (associations, professionnels, établissements, etc.), ainsi que la « participation active » des habitants dans la définition de leurs propres besoins en matière de santé. Un seul poste de coordination, occupé souvent par des femmes surdiplômées aux statuts précaires, prend en charge sa mise en œuvre. Résultant d’une enquête collective par entretiens et observations auprès de ces dernières en Île-de-France, ce chapitre revient sur la manière dont celles-ci – malgré les conditions instables de leur travail – tentent de s’approprier les principes de la démarche participative propre au dispositif. Mobilisées dans un collectif, elles mettent en commun des savoir-faire afin de garantir la pérennité des missions de coordination en santé publique. Elles contribuent ainsi, non sans difficultés, à l’émergence d’un groupe professionnel dont la fragilité retentit sur la possibilité de développer des démarches participatives impliquant les habitants des quartiers considérés.