Le site « ZAC des Épineaux », au sud-ouest de la commune de Frépillon, a permis de fouiller un habitat rural alto-médiéval, a priori dans sa quasi-entièreté. Observé sur 4,2 hectares, celui-ci s’implante dans un territoire déjà occupé pendant la période antique. Un ensemble de bâtiments du Haut-Empire, en bordure nord du site peut-être considéré comme un potentiel établissement routier. Plusieurs petits bâtiments carrés du Bas-Empire seraient plutôt en relation avec des activités cultuelles. L’occupation mérovingienne est la mieux documentée du site. Elle est caractérisée par un ensemble de fonds de cabane (18), plusieurs fours domestiques (dont une « batterie », à l’écart de l’habitat), des silos et de nombreux ensembles de trous de poteaux pour lesquels des plans de bâtiments ne sont pas systématiquement restituables. La plupart des structures mérovingiennes s’insèrent dans un espace plutôt quadrangulaire entourés de fossés peu profonds. L’organisation interne de cet habitat mérovingien est assez peu rigoureuse, avec des bâtiments qui semblent adopter des orientations divergentes (au contraire des fonds de cabanes qui suivent toutes le même axe) et on peine à restituer des cheminement où des unités d’habitation. Quelques sépultures datent de cette période d’occupation, certaines dans ou en périphérie de l’habitat et d’autres regroupées dans un espace contraint (à proximité d’un bâtiment antique, au nord-est de l’habitat) qui polarisera également les sépultures plus récentes. Aux VIIIe-IXe siècles, les structures d’habitat se raréfient, et paradoxalement, les sépultures sont particulièrement nombreuses pour cette période, comme l’attestent de nombreuses datations radiocarbones. Ces structures funéraires carolingiennes se situent pour la plupart dans la nécropole au nord-est du site, dont certaines comportent des aménagements plus ou moins soignés (fosses enduites de plâtres, coffrage avec petits blocs ou grandes dalles, contenant en bois, etc.) mais d’autres se trouvent dans l’habitat (dont plusieurs sépultures opportunistes dans des silos ou des creusements à usage initialement domestique ou agricole). Entre la fin du Xe et le début du XIIe siècle, les structures d’habitat se multiplient. On notera en particulier quatre fonds de cabane avec aménagements internes et un bâtiment sur fondations en pierre, presque miraculeusement conservées (partiellement) dans le niveau de terre végétale, bien moins profondément enfouies que les structures en creux du site. Mais l’élément le plus remarquable pour cette dernière période d’occupation est un enclos ovoïde. Celui-ci, matérialisé par un fossé assez conséquent (jusqu’à 3,50 m de largeur et 0,90 m de profondeur) mesure plus de 1600 m2 et accueille au moins deux bâtiments et une petite aire d’ensilage. Certaines caractéristiques permettent de proposer un statut social assez élevé pour une partie au moins de la population pour cette dernière période d’occupation.