Ma communication relève d’un questionnement méthodologique traversant l‘enquête en cours, concernant la variabilité des discours produits par les mineur.e.s sur une situation d’inceste qu’iels ont vécu ou commis (parfois les deux), et de l’intégration de ces discours à une histoire familiale. Ces paroles d’enfants et d’adolescent.e.s donnent à voir plusieurs versions d’un même inceste, qui doivent être replacées dans leur contexte d’un ajustement du fonctionnement familial et de la multiplication des interlocuteur.rice.s des enfants. Ces variations tendent cependant vers l’uniformisation d’un récit familial, influencée par les interventions institutionnelles et les rapports sociaux entre les membres de la famille. Les discours des adultes de la famille et des professionnel.le.s, qui rapportent et interprètent les paroles des mineur.e.s, posent aussi la question du crédit accordé aux enfants, et des facteurs faisant qu’iels adhèrent à certains éléments de leurs récits plutôt qu’à d’autres. Alors comment appréhender et restituer les trajectoires des membres de ces familles, quand les récits varient selon les contextes d’énonciation et la temporalité de l’inceste, et quand le crédit accordé aux discours des enfants varie également selon les interprétations de leurs interlocuteur.rice.s adultes ?