Depuis la RGPP et son implication territoriale (RéATE), l’administration des Affaires maritimes est engagée dans différentes mutations à marche forcée. Administration agile, habituée, historiquement, à gérer certains soubresauts de l’action publique au contact de la mer et de ses gens, les Affaires maritimes ne cessent aujourd’hui d’être mobilisées sur de nombreux fronts, tout en se devant de poursuivre les efforts demandés de transformation. La création nouvellement annoncée d’une DG Mer (DGAMPA), dans la lignée du rétablissement d’un ministère de la Mer de plein exercice, le déménagement de l’ENSAM au Havre ou encore la naissance de la DMLC en Corse et l’avènement du GUFiP, couplés à AM 2022, à la réforme de la haute fonction publique et à la création de l’INSP engagent les ‘’Aff’Mar’’ dans de nouveaux chantiers. Dans le même temps, l’administration des Affaires maritimes et ses corps n’ont fait l’objet que de peu de travaux de recherche, cantonnés généralement aux sciences juridiques. Si une véritable histoire de cette ancienne administration colbertienne mériterai d’être rédigée, seuls quelques écrits s’y intéressent en termes sociologiques, anthropologiques et sociohistoriques, souvent issus de publications internes aux ministères. A l’inverse, plusieurs corps de niveau similaire (A +) ont quant à eux fait l’objet de bien plus d’intérêts (énarques, mais aussi IPEF par exemple), là où les Affaires maritimes paraissent largement méconnues, oubliées, voire ignorées. Ce rapport se propose de réaliser une analyse critique des mutations contemporaines de cette administration de la mer et de ses corps depuis 15 ans et des éléments prospectifs sur son évolution dont nous disposons aujourd’hui.