La chaîne de montagne des Pyrénées a connu une pression anthropique croissante depuis l’âge du Bronze et le développement de l’agro-pastoralisme et des activités minières. Cet impact culmine au cours des trois derniers siècles avec des activités de métallurgie, tourisme et pêche basculant à une échelle industrielle. Les travaux antérieurs menés sur les pollens, macro-fossiles et micro-charbons présents dans des carottes sédimentaires extraites de tourbières et lacs pyrénéens ont fourni une base solide pour la reconstruction de la dynamique végétale passée en relation avec les activités anthropiques. De son côté, le nombre d’études exploitant la puissance des analyses en ADN ancien environnemental reste fort limité dans cette région. Pourtant, l’ADN ancien sédimentaire présente un potentiel avéré pour la caractérisation des communautés animales, végétales, microbiennes du passé et à travers elles à celle des changements écologiques. Notre étude vise à développer une telle approche au cœur de lacs pyrénéens français. Le premier objectif est d’évaluer en quoi l’introduction de poissons dans les lacs de haute altitude a pu agir comme facteur de stress local et impacter la diversité des amphibiens et autres groupes. Ce projet interdisciplinaire (AmbiPyr, Labex DRIIHM-ANR) représente une première étape vers l’intégration de l’ADN ancien sédimentaire comme proxy complémentaire pour documenter les transformations écologiques des Pyrénées en relation avec les activités anthropiques.