L'augmentation de l'usage des deux-roues motorisés (2RM) dans les grandes agglomérations en lien avec les politiques de restriction de l'usage de la voiture est, en matière de transports, l'un des faits marquants des deux dernières décennies. Cet accroissement n'est pas nécessairement porteur de durabilité. En premier lieu, les 2RM polluent. Ensuite, les 2RM restent un mode de déplacement considérablement plus risqué que la voiture. Le risque de blessure par exemple, est plus de 30 fois supérieur en deux-roues. Néanmoins, certains 2RM ou tricycles modernes équipés de moteurs de faible cylindrée ne sont pas sans vertus. Ils émettent par exemple nettement moins de gaz à effet de serre qu'une voiture. Ils nécessitent moins d'énergie primaire tout au long de leur durée de vie pour effectuer des distances quotidiennes équivalentes (de l'ordre de 30km). Ils peuvent permettre d'effectuer des déplacements quotidiens d'assez longue portée, chose que ne pas prétendre faire le vélo. Peu encombrants, ils consomment moins d'espace et peuvent contribuer à la décongestion. Peu coûteux à l'usage, ils peuvent contribuer à améliorer la mobilité des plus modestes. Quant à leur insécurité, des travaux récents que nous présenterons dans cet article, montrent que les usagers de certaines catégories de deux ou trois roues motorisés (scooters à 2, 3 ou 4 roues) n'auraient pas un risque d'accident supérieur à celui observé pour le vélo, dont l'usage est lui fortement encouragé par la puissance publique. On peut alors se demander si ces véhicules, sous réserve qu'ils aient des performances limitées, qu'ils soient équipés d'un moteur de moyenne cylindrée ou électrique, ne préfigureraient pas une alternative crédible à la voiture dans les grands centres urbains.