Le PKK, vecteur d'émancipation des femmes kurdes de Turquie ?
Résumé
Media and academics have shown increased interest in Kurdish women combatants since the 2000s, without always being based on primary data. In order to understand whether this engagement coincides with a process of emancipation, we carried out a qualitative sociological survey of 28 female combatants involved in the Partiya Karkerên Kurdistan (PKK). The originality of the research is twofold. On the one hand, it does not address the question of equality or gender relations but rather of emancipation. On the other hand, it is not based on a study of official party discourse but on the retrospective accounts of the female activists. This perspective allows us to grasp the limits of the appropriation of the liberation discourse and its significance in the individual trajectories of engagement and in the self-narratives of women fighters. While the weight of gender relations in patriarchal society intervenes in the engagement decisions of the second generation of activists, the theory of the Free Woman only intervenes in the discourses of justification of the last generation of committed women.
Les médias et les travaux universitaires ont porté un intérêt accru aux combattantes kurdes depuis les années 2000 sans toujours s'appuyer sur des données primaires. Afin de comprendre si cet engagement coïncide avec un processus d'émancipation, nous avons réalisé une enquête de sociologie qualitative auprès de 28 combattantes du Partiya Karkerên Kurdistan (PKK). L'originalité de la recherche est double. Il s'agit d'une part d'aborder non pas la question de l'égalité ou des rapports de genre mais de l'émancipation et d'autre part, de l'envisager non pas à partir d'une étude des discours officiels des partis mais des récits rétrospectifs des militantes. Cette perspective permet de saisir les limites de l'appropriation du discours de la libération et de sa portée dans les trajectoires individuelles d'engagement et les récits de soi des combattantes. Si le poids des rapports de genre dans la société patriarcale intervient dans les décisions d’engagement de la deuxième génération de militantes, la théorie de la Femme libre n’intervient que dans les discours de justification de la dernière génération de femmes engagées.
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