L’article interroge la fonction du coach dans le coaching. Lacan insistait sur le fait que la thérapie gagnait à se passer du « discours du maître » du thérapeute, nous nous en inspirons pour explorer l’idée d’un « coaching sans coach ». La réflexion repose sur l’étude de cas du groupe de coaching MM dans lequel les coachés se coachent eux-mêmes sans « coach », en présence toutefois d’un « modérateur » chargé de bloquer certains comportements comme la désignation de boucs émissaires. Une des singularités de Lacan est qu’il envisageait comme contre-productifs le contrôle et de subordination imposés par les thérapeutes au sein de l’« ego-psychology ». Dans une perspective lacanienne (notamment telle qu’interprétée par Žižek), le « coaching sans coach » en est un corollaire naturel. Lacan conceptualise l’identité psychologique avec son modèle I-S-R (Imaginaire-Symbolique-Réel), la littérature dominante sur le coaching utilise la triade Coaché-Coach-Organisation – nous proposons une synthèse avec le Nous-Coaché-Symbolique. Après avoir exploré les caractéristiques d’un tel « coaching sans coach », nous poserons, en discussion et conclusion, un ensemble de questions sur l’éthique et sur la désirabilité du modèle.