Si les prescriptions institutionnelles en matière d’éducation au développement durable (EDD) donnent de nombreuses orientations, elles laissent néanmoins à la charge (entière) des enseignants le soin de définir précisément le format pédagogique et son adéquation à l’enjeu d’apprentissage, induit par la perspective du développement durable (DD). Décrire et comprendre comment s’organisent les pratiques d’enseignement-apprentissage dans le champ de l’EDD s’inscrit dans le contexte plus général des recherches en didactique, au sein duquel nous mobilisons plusieurs concepts de la théorie anthropologique du didactique (TAD) pour objectiver l’analyse. Le dépouillement d’une enquête ayant recueilli plus de 1 000 réponses met en lumière une difficulté de nommage des techniques pédagogiques employées, ainsi qu’une certaine fragilité des appuis théoriques auxquels se réfèrent les enseignants. Cette étude empirique extraite de notre thèse (soutenue en 2018) qui s’appuie sur un corpus de données recueillies en 2017 révèle que le fait d’éduquer des élèves au DD ne va pas de soi, que cela nécessite des conditions, dont certaines, situées au niveau de la pédagogie, garantissent – aussi – la diffusion des savoirs.