La crise sanitaire qui a secoué le monde à l’hiver et au printemps 2020 a témoigné de la vulnérabilité inhérente – donc universelle – de l’Homme face aux éléments et évènements naturels ; elle a également accusé la vulnérabilité propre à certaines parties de la population. Parmi elles, les plus pauvres et les personnes handicapées ont été particulièrement exposées au virus lui-même, tout en subissant avec davantage d’intensité certaines des mesures prises pour le combattre comme les effets induits à moyen et plus long terme. D’où les appels à porter une attention spécifique, entre autres, à ces deux catégories et les rappels de ce qu’elles devraient bénéficier des droits reconnus à tous, tout en pouvant prétendre à certaines prérogatives particulières . Mais la crise du Covid-19 a également souligné la nécessité de ne pas rabattre ces deux situations l’une sur l’autre : la pauvreté n’a pas exposé, pendant et après la crise, aux mêmes risques qu’un handicap par ailleurs multiple. Elle a enfin montré que les ravages de la pandémie et de ses suites ont pu être ressentis avec d’autant plus d’intensité parmi les personnes pauvres étant, par ailleurs, en situation handicap. La crise sanitaire a ainsi illustré les trois idées fortes ayant orienté la réflexion collective autour du handicap et de la pauvreté organisée à Poitiers les 17 et 18 octobre 2019 et dont le présent ouvrage constitue la formalisation : éviter l’écueil d’une confusion, d’une assimilation de l’une à l’autre ; affronter les situations de conjonction des situations ; souligner les manifestations et les implications de la convergence dans leur appréhension juridique. Les contributions réunies devraient confirmer l’intérêt de cette triple considération et permettre, en conséquence, de saisir les relations entre handicap et pauvreté dans leur complexité, d’en dévoiler les virtualités sans en occulter les ambiguïtés. [Extraits de l'introduction]