Ce texte raconte l’histoire de El pintor de la Suiza argentina (« Le peintre de la Suisse argentine »), un livre publié par l’auteur en 1991à Buenos Aires, qui fut à l’origine de l’arrestation d’Erich Priebke, le capitaine SS et membre de la Gestapo condamné à la perpétuité à Rome en 1998 pour son rôle dans le massacre des Fosses Ardéatines. La figure de Priebke et celle d’autres nazis réfugiés dans la ville de Bariloche, au nord de la Patagonie, accompagnent le portrait de Toon Maes, ancien collaborationniste belge devenu en exil un artiste local réputé. Ecrit à la première personne, l’essai revient sur la tension entre la volonté politique de briser de l’intérieur de la communauté le pacte de silence qui entoura les anciens Nazis en Argentine, et le projet littéraire d’y joindre l’analyse de l’œuvre d’un peintre que l’auteur fréquenta en tant que journaliste. Le texte, qui explore les rapports entre art, littérature et politique, est dédié à la mémoire de Siegfried Buch, déporté par le régime de Vichy et assassiné à Auschwitz en 1942.