Nous utilisons des calculs et simulations effectués par France Stratégie à partir de données micro issues de l'Echantillon Démographique Permanent et du logiciel Destinie, pour décrire le risque de mort avant la retraite et de retraite courte, par genre et par quintile de niveau de vie, dans la situation actuelle et si le report de l'âge de départ (proposition de campagne d'Emmanuel Macron) était en place. Selon nos résultats, le risque de mort avant la retraite, pour les individus en fin de carrière, est faible (de l'ordre de 5%) mais réel. Il est déjà plus important pour les retraites très courtes de 5 ans ou moins (de l'ordre de 10%), et pour les retraites courtes de 10 ans ou moins (presque 20%). Tous ces risques augmenteraient significativement avec la réforme. D'autre part, tous les chiffres moyens que nous venons de citer doivent être à peu près doublés pour s'appliquer à un individu parmi les 40% d'hommes les plus modestes. Il a une chance sur dix de mourir avant la retraite, une chance sur cinq d'avoir une retraite très courte et une chance sur trois d'avoir une retraite courte. Sa durée espérée en retraite est de 16 ans et demi. La réforme la réduirait à 14 ans, soit une baisse de 15%, et elle augmenterait également de plusieurs points tous les risques mentionnés précédemment.