La reterritorialisation de l’alimentation est perçue comme un vecteur de développement de systèmes alimentaires plus durables (Marsden, Morley, 2014). En France, des politiques à différents échelons traduisent ces velléités de reterritorialisation et l’approvisionnement local de la restauration collective figure parmi les mesures phares de ces politiques. Or, la structuration de cet approvisionnement local bouscule les régulations classiques du secteur de la restauration et de ses filières d’approvisionnement (Le Velly, 2017), ce qui nécessite l’intervention d’intermédiaires. C’est dans ce contexte qu’émergent de nouveaux acteurs de la transformation dédiés à l’approvisionnement de la restauration collective en produit locaux (Noël et al., 2019), notamment les légumeries. Destinées à approvisionner les cantines en légumes frais prêts à être cuisinés, elles sont présentées comme des intermédiaires indispensables pour la relocalisation des approvisionnements de la restauration collective (Darly, Aubry, 2014). Mais elles restent à ce jour très peu étudiées et leur travail d’intermédiation reste à décrire. Notre travail vise donc à comprendre ce que sont ces nouveaux intermédiaires de transformation dédiés à la reterritorialisation de l’alimentation, au travers de l’exemple des légumeries. En d’autres termes, nous cherchons à 1) caractériser les tâches accomplies par ces ateliers de transformation ; 2) à nourrir la réflexion quant à la qualification de ces intermédiaires, en les positionnant par rapport à différents cadres d’analyse de l’intermédiation.