Quel est le tableau d’un Paris séditieux, qui voit la Ligue naissante grandir en influence jusqu’à devenir écrasante et totalitaire, maîtresse sans pitié d’une ville exsangue, puis disparaître comme par enchantement après le retour en grâce de Henri IV, en 1594 ? Ce qui transparaît à travers les Registres-journaux est la façon dont le champ du politique s’étale sur les murs de la ville, lieu de l’exposition par excellence d’une parole d’autant plus véhémente parfois que son statut d’écrit affiché, placardé, crayonné, peint en dehors de toute action officielle, la plupart du temps, la voue inexorablement à l’éphémère. C’est ce caractère particulier de l’écrit exposé à sa disparition proche que nous approchons ici, dans le paradoxe flagrant de son inscription au sein d’un livre conçu pour durer.