Fin 1886, les effets des nouveaux projectiles de l’artillerie rendent obsolète le système défensif fortifié français : c’est la crise dite de « l’obus-torpille ». La défense des frontières, terrestres et maritimes, reste cependant une priorité. Les services du Génie vont lancer des études pour développer des solutions matérielles et techniques permettant la mise à niveau des ouvrages fortifiés. La dispersion des armes et des hommes dans de multiples ouvrages est décidée dès 1887. Pour renforcer ces derniers et protéger les pièces d’artillerie, bétons et cuirassements s’imposent. À la suite d’expériences satisfaisantes, l’emploi du béton armé est codifié en 1898, tandis que la protection des pièces d’artillerie est améliorée par la mise au point de plusieurs types de tourelles cuirassées en fer et acier. Pour des raisons stratégiques et financières, ces modernisations concernent essentiellement les places importantes de l’Est. Quant aux places maritimes, leur modernisation est initiée dès 1888 par la bétonisation des zones sensibles des fortifications. Employés massivement, ces matériaux marquent encore les paysages, urbanisés ou non.