La correspondance de Giulio Mancini retrouvée à la fin des années 1980 a permis de contextualiser les Considerazioni sulla pittura dans une activité plus large d’intermédiaire artistique et de mieux connaître les circonstances de la trajectoire ascensionnelle remarquable de ce médecin siennois à Rome. Cette inflexion archivistique des études sur les activités de Giulio Mancini s’inscrit dans un renouveau du rapport à la documentation historique qui a traversé l’histoire de l’art et les sciences sociales à la fin du XXe siècle. Il s’agit donc d’un premier retour sur l’irruption des sources épistolaires dans les recherches relatives à Giulio Mancini, afin d’interroger l’apport de la correspondance privée, quotidienne, familière, à l’étude d’un corpus de traités théoriques à vocation publique. Ceci met en évidence la manière dont les potentialités d’exploitation scientifique des lettres varient en fonction de leur articulation dans un corpus ; cette question classique de méthodologie historique est particulièrement fertile dans le cas précis du fonds de la famille Mancini, par sa richesse, son histoire et ses spécificités. C’est de cette révolution documentaire dans les études relatives à ce personnage qu’il est désormais possible, trente ans plus tard, de tirer quelques considérations méthodologiques et d’ouvrir des perspectives pour les recherches futures.