La controverse invisible : régulations des dissensus environnementaux en contexte chrétien
Résumé
Au cours des années 2010, les églises chrétiennes se sont progressivement affirmées comme des voix légitimes sur les questions environnementales à l’échelle internationale. Elles sont à la source d’un discours abondant à la fois descriptif et normatif, financent un nombre croissant d’actions caritatives sur le thème de l’écologie et prennent part à des dispositifs de réflexion sur la transformation des modes de vie.
L’unanimité apparente dans ce discours interroge. On sait en effet que les catholiques accueillent diversement le volontarisme de leur pape en la matière (Löwy, 2016 : p.90). Par ailleurs, les églises catholiques, luthéro-réformées et évangéliques sont très différentes sur le plan doctrinal, sociologique, ou de la culture croyante (Liogier, 2009) et du rapport aux sciences (Dargent et al, 2013). Enfin, ces cultes sont loin d’être monolithiques et des sensibilités diverses y coexistent. Il est dès lors légitime de formuler une double hypothèse : d’une part celle d’une diversité de prises de positions, d’autre part celle d’une régulation des désaccords, ou du moins de l’expression de ceux-ci.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)