Le développement sporogonique de P. falciparum dans ses vecteurs est soumis aux conditions environnementales et est lié aux compétences génétiques des vecteurs. Nous avons étudié, à l’aide de la présence d’antigène circumsporozoïtaire, la prévalence des stades oocyste tardif et sporozoïte chez des vecteurs naturellement infectés. Des spécimens d’Anopheles gambiae s.l. et Anopheles funestus ont été collectés dans un village sahélien tout au long des saisons sèche et pluvieuse. La technique ELISA-CSP a permis de tester en parallèle les abdomens d’une part et, d’autre part, les têtes et thorax de plus de 2 000 spécimens. Les taux d’infection globaux n’ont pas différé significativement entre An. gambiae s.l. (4.13%) et An. funestus (3.58%). Aucune différence significative n’a été retrouvée dans les rapports entre prévalences sporozoïtaire et oocystique des deux vecteurs majeurs que sont An. gambiae s.l. (1.00) et An. funestus (0.85). Ces résultats préliminaires semblent indiquer une transition entre oocyste et sporozoïte comparable dans les populations vectrices testées. Cependant, ces indices varient de manière significative pour An. gambiae s.l. au cours des différentes périodes d’échantillonnage. Plusieurs facteurs potentiels de variation sont discutés. Ces premiers résultats montrent que cette méthode simple à mettre en oeuvre paraît prometteuse pour l’étude de la survie parasitaire en fonction de paramètres environnementaux ou vectoriels, qu’ils soient génétiques ou comportementaux.