Le “Brexit”, terme qui désigne à la fois le référendum de 2016 et les négociations qui ont suivi, a souvent été associé à une montée récente du populisme dans les démocraties occidentales. Au cœur du débat terminologique qui entoure le concept de populisme, cet article se penche sur « l’hypothèse populiste », selon Peter Mair, afin de l’appliquer au style de leadership de Boris Johnson dans la mise en œuvre du Brexit. D’un côté, celui-ci peut être décrit comme une illustration frappante d’une nouvelle rhétorique populiste qui conjugue Brexit radical, post-vérité, discours anti-élite avec un tournant opportuniste vers un programme dépolitisé à l’approche des élections de 2019. De l’autre, la volonté de Johnson de contourner les institutions, alliée, paradoxalement, au retour à une gestion traditionnelle du parti, semble montrer les limites de l’hypothèse populiste.