Les microplastiques sont présents dans toutes les matrices environnementales (eau, sols, matrices biologiques, aérosols), dans les différents maillons de la chaîne alimentaire, et même jusque dans le sang humain d'après une étude récente (Leslie et al. 2022). Il devient donc urgent d'élucider leur source et leur transfert dans le continuum terre-mer afin de mettre en place des réglementations sur les usages. Dans ce contexte, il est indispensable de multiplier les études sur les sources et voies de transfert des milieux anthropiques jusqu'au milieu naturel. En l'espace de 40 ans, le maraîchage a augmenté sa surface d'environ 50 ha/an en moyenne en France et la surface moyenne par exploitation est passée de 3 à 20 ha (Préfecture de Loire Atlantique 2017). Les pratiques de culture des fruits et légumes ont par ailleurs évolué au fil du temps avec l'arrivée progressive du plastique (petits tunnels, serres et grands abris plastique (GAP)). Le maraîchage apparaît donc comme une source potentielle d'émission de microplastiques dans les sols et eaux continentaux. Une campagne d'échantillonnage a été menée dans un bassin hydrographique présentant une densité importante d'infrastructures dédiées à la culture des fruits et légumes. Cinq prélèvements de sédiment ont été effectués dans le canal principal drainant ce bassin versant et qui se déverse ensuite dans la Loire. Les quantités et types de plastiques ont été analysés en micro-spectroscopie IRTF (Infra-rouge à transformée de Fourier) et des comparaisons ont été faites avec les polymères composant les bâches plastiques utilisées pour le maraîchage dans cette zone.