Les tourbières sont des milieux qui assurent de nombreuses fonctions écologiques et patrimoniales essentielles. Le camp militaire de Bitche (Moselle, France), bien qu’actif depuis plus d’un siècle, a permis l’entretien de zones humides aujourd’hui classées sites Natura 2000. A travers l’étude de deux séquences tourbeuses prélevées à l’intérieur du camp, les principaux objectifs de cette étude étaient d’identifier l’empreinte anthropique (notamment militaire) actuelle et passée sur les tourbières et de reconstituer l’histoire de l’environnement végétal. Les datations radiocarbone et l’analyse palynologique ont permis de mettre en évidence les changements environnementaux affectant les paysages depuis le Néolithique. Sur l’ensemble de cette période, le secteur est caractérisé par un environnement forestier dominant avec la persistance du pin. L’époque moderne est marquée par des phases d’ouvertures du fait de la mise en place d’activités agro-pastorales. Bien que l’anthropisation contemporaine soit peu identifiée dans les enregistrements polliniques, les analyses géochimiques ont révélé une importante accumulation de métaux (Cu, Pb et Zn) dans les horizons de surface, probablement liées à l’activité militaire. Un marquage plus faible en profondeur pourrait également traduire une source de contamination plus ancienne. Malgré ces teneurs élevées en métaux, leur mobilité semble relativement limitée du fait de leur forte affinité avec la matière organique des horizons tourbeux.