Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est une pathologie neurodéveloppementale qui se caractérise par des symptômes d’inattention et/ou d’hyperactivité et d’impulsivité, entraînant des répercussions négatives sur le fonctionnement scolaire, familial et social. En effet, de nombreux enfants ayant un TDAH présentent des difficultés dans différents domaines de la cognition sociale qui affectent leur relation avec leurs pairs et leur famille. Toutefois, à ce jour, il n’existe pas de consensus quant aux processus sociocognitifs atteints chez ces enfants. L’objectif de cette étude est de comparer la capacité de reconnaissance des émotions entre les enfants et adolescents ayant un TDAH et les enfants et adolescents ayant un développement typique. Une revue systématique associée à une méta-analyse a été conduite conformément aux recommandations internationales actuelles. Trois bases de données documentaires (MEDLINE, PsycINFO et Embase) ont été utilisées pour identifier des articles de cas-témoins comparant les performances de reconnaissance émotionnelle chez des enfants et adolescents ayant un TDAH et des enfants et adolescents contrôle. Nos critères d’inclusion concernaient l’âge des participants (de 5 à 19 ans), la méthode diagnostique du TDAH (un diagnostic selon les classifications internationales était obligatoire) et le type de groupe contrôle (qui ne devait avoir aucun trouble neurologique ou psychiatrique connu). Une méta-analyse multivariée et diverses méta-regressions et analyses de sensibilité ont été réalisées à l’aide du package ‘metafor’ dans R studio. Les résultats montrent que les enfants ayant un diagnostic de TDAH présentent une capacité de reconnaissance émotionnelle plus faible que les enfants contrôle. La taille d’effet associée est modérée. Une analyse de sensibilité limitée aux tailles d'effet ajustées pour des variables potentiellement confondues (e.g., fonctionnement cognitif global) a révélé des résultats similaires que notre analyse principale basée sur des tailles d'effet non ajustées. Ces résultats mettent en évidence l’importance de la prise en compte des déficits de la cognition sociale dans l’évaluation psychologique des enfants et adolescents ayant un TDAH. L’identification de telles difficultés en pratique clinique devrait permettre d’aider ces enfants à améliorer leurs compétences sociales au quotidien.