De nombreuses recherches mentionnent la nécessité d'identifier les sources continentales de macrodéchets mais paradoxalement, relativement peu de données de terrain sur la composition et les sources de macrodéchets sont disponibles dans la littérature. Décrire et quantifier ces sources est nécessaire à une meilleure estimation des flux dans les milieux et une meilleure définition des stratégies d'atténuation. Si les bords de routes sont perçus comme des zones particulièrement polluées par les macrodéchets, « objectiver » cette pollution demeure important dans une approche systémique. Cette étude, menée dans le cadre du projet Plasti-nium, visait à étudier l'abondance et la composition des macrodéchets issus du trafic routier sur une portion de 800 m du périphérique nantais (90 000 véh/j). Les macrodéchets jusqu'à 1 cm, ont été collectés pendant une année, puis triés et classés selon les classifications OSPAR/TSG-ML. En un an, 88,5 kg de déchets ont été collectés. Au total, 36 439 articles ont été caractérisés, dont 84% en nombre étaient des plastiques. Ce sont surtout des fragments, des mégots et filtres de cigarettes, ainsi que des morceaux de polystyrène liés au chargement des véhicules. L'accumulation de déchets est fortement corrélée au trafic routier. En différenciant les déchets jetés volontairement des déchets perdus accidentellement, cette étude illustre la contribution majeure des chargements non couverts et non sécurisés. Ces données originales permettent d'apporter un autre regard sur les déchets le long des bords de route et, serviront à terme dans l'évaluation des pertes liées au trafic routier aux flux de plastiques vers l'environnement.