La parole en situation de code-switching (CS) est potentiellement soumise à une variation accrue due aux changements de langue. Ce papier compare les occlusives orales du français et de l'arabe algérien par des locuteurs bilingues. L'arabe et le français ne partagent que /t, k/ et /b, d/. Néanmoins, le bilinguisme favorise les emprunts avec [p] et [g] en arabe. Les occlusives d'un corpus CS de 7h30 sont comparées à celles produites par des locuteurs natifs monolingues. La variation est étudiée de deux manières : (i) la méthode ABX automatique avec un alignement forcé permettant en parallèle des modèles acoustiques voisés et non-voisés ; (ii) une mesure acoustique de v-ratio donnant la proportion entre durée voisée et durée totale. L'approche (i) montre que pour le français, les locuteurs du CS varient de 7 % de plus que les locuteurs monolingues. L'arabe en CS possède le taux de variation le plus élevé avec 27 %. Concernant [p, g], les emprunts du français sont les plus touchés avec 30 % de taux de variation (méthode (i)) et un changement du v-ratio par rapport au français de 25 % pour [g] et 13 % pour [p] (méthode (ii)).