Le karst de la Montagne de Reims est reconnu depuis le XIXème siècle. Il s’agit d’un karst vert, de contact lithostratigraphique dont les points les plus connus se situent sur le versant nord de la Montagne de Reims. Constitué de formes exokarstiques (type dolines et vallées aveugles), il se caractérise aussi par un certain nombre de réseaux souterrains (Trépail, Verzy…) qui ont été exploités pour l’eau potable ou/et pour l’alimentation des troupes durant la Première guerre mondiale. Cependant, en Montagne de Reims la reconnaissance de la répartition spatiale de l’exokarst est compliqué car l’accessibilité des forêts constituées de nombreuses entités privées représentent plus de deux tiers des espaces forestiers. Les travaux récents liés à l’exploitation des données lidar (ONF et PNR Montagne de Reims) dans un espace à forts enjeux patrimoniaux (PNR, Forêt d’exception®, Réserves biologiques, inscription UNESCO), ont permis d’explorer tout l’espace forestier du massif de la Montagne de Reims et de mettre en avant l’existence de milliers de dépressions fermées dont 750 ont été identifiées comme des formes exokarstiques. Ces formes exogènes, dont la localisation et le fonctionnement sont liés au dispositif structural, à l’épaisseur et au degré de grésification des calcarénites du Thanétien, sont des points de collecte des eaux superficielles. Les eaux de ruissellement et de nappes sont collectées par des réseaux de drainage (naturels mais aussi anthropiques) qui se jettent dans ces dolines qui alimentent ensuite l’endokarst. Sur les versants où ces formes sont localisées, cela crée des zones humides dont le rôle écologique semble considérable, mais surtout concourent à l’alimentation souterraine des nappes aquifères et peuvent localement concourir à la réactivation de mouvements de terrain.