C’est plus l’esprit dans lequel Sextus Empiricus aborde, dans le Contre les professeurs, les mathématiques et le rapport que ces dernières entretiennent avec les autres disciplines, que le contenu même des livres du Contre les professeurs consacrés à la géométrie et à l’arithmétique, qu’il s’agit ici de considérer. De fait, le Adversus mathematicos est avant tout une attaque en règle contre ceux qui enseignent les disciplines, et les géomètres et arithméticiens, dans leur approche dogmatique des mathématiques, n’échappent pas à sa vaste entreprise de destruction. Pour cela, Sextus fait feu de tout bois, prend les armes où elles sont, multiplie les assauts, procède par attaques successives, n’ayant de cesse de terrasser ses adversaires par tous les moyens. Il en résulte une œuvre extrêmement riche, accumulant des arguments dirigés contre des adversaires souvent très difficiles à identifier et témoignant d’influences multiples non moins difficiles à identifier avec certitude. Dans tous les cas, cependant, il s’agit d’une œuvre majeure lorsqu’il s’agit de s’interroger sur le rapport entre scepticisme et mathématiques.