Les sports d’hiver sont devenus au cours du vingtième siècle un ressort économique majeur de la destination France. 120 000 emplois sont générés l’hiver en station. Avec une représentativité affichée de 17 000 moniteurs adhérents au Syndicat National des Moniteurs de Ski Français, syndicat majoritaire, la plus grande école de ski du monde contribue à hauteur de 14% de cette dynamique. Cependant, le cadre actuel de la transition de la montagne impose de nouvelles contraintes aux stations de ski, à la profession de moniteurs et aux écoles de ski. En effet, ces fleurons de la montagne française issus des Trente Glorieuses font face à des contraintes environnementales et des mutations touristiques à l’échelle mondiale. Cette corporation fortement ancrée territorialement présente un groupe d’acteurs méconnu qui pourtant participe à la fabrique des territoires de montagne. L’objet de cette communication est d’analyser les transformations de cette profession au regard des contraintes nouvelles qui s’imposent à elle. Nous émettons l’hypothèse que l’adaptation aux contraintes environnementales n’est ni spatialement, ni socio-culturellement uniforme. Quelles sont les stratégies mises en place par les moniteurs? Quel rapport à la nature, cadre de leur activité quotidienne, ces éducateurs sportifs entretiennent ils? Comment se positionnent ils vis à vis des vacanciers en demande d’une montagne plus propre et plus durable? Afin de vérifier dans quelle mesure les moniteurs de ski répondent aux changements en cours, l’analyse s’appuie sur une enquête par questionnaires qui leur sera adressée au cours de l’hiver 2021-2022. Le cadre théorique mobilisé associe la sociohistoire et la socioéconomie. Cette grille de lecture croisée prend en compte d’une part, les contextes historiques, obligeant l’historicisation des concepts, et d’autre part, les facteurs microsociaux qui accordent une importance à l’acteur, à son projet professionnel et à sa vision du monde.