La découverte récente d’ossements de poissons d’eau douce, dans des contextes d’époque hellénistique (IIe-Ier siècles a.C.) à Délos (Grèce), pose la question de leur provenance. En effet, aucun bassin naturel d’eau douce n’existe sur l’île. Cependant, des indices archéologiques, archéozoologiques et épigraphiques indiquent que ces poissons ont été transportés vivants et stockés à Délos dans un lac artificiel administré par le sanctuaire apollinien. Nous avons effectué des analyses d’isotopes stables du carbone, de l’azote et de l’oxygène sur le collagène et les carbonates de l’os et de l’émail dans l’objectif de déterminer des informations sur la provenance de ces poissons. L’interprétation des résultats est complexifiée par la grande variabilité intraspécifique des rapports isotopiques des poissons dulçaquicoles. Néanmoins, ces premières données, comparées à celles disponibles dans la littérature scientifique, semblent indiquer une provenance d’un milieu lacustre et sont en concordance avec des résultats publiés pour la Grèce du nord datés d’époque préhistorique.