La plaidoirie de Monnerville méritait, de par ses qualités intrinsèques comme par le caractère exceptionnel de l’affaire, d’être analysée au plus près. Non pas seulement au plan formel mais aussi au plan stratégique. D’un point de vue de praticien comme d’un point de vue plus universitaire, celui d’une sociohistoire de la justice. Elle n’est ni une plaidoirie de rupture ni une plaidoirie de connivence. Mais elle veut tout, l’acquittement et l’apaisement ; elle obtient l’un et l’autre. Sa modernité fut soulignée par les chroniqueurs judiciaires dont Blaise Cendrars. L’étude qu’on peut en faire aujourd’hui confirme cette appréciation. Au risque d’agacer ceux pour qui la recherche doit être servie glacée, l’auteur de la présente étude n’a pas voulu masquer son admiration pour le travail de Monnerville. Manière de respecter le lecteur que de lui livrer l’analyse de l’universitaire sans taire l’hommage dû au confrère