Proportionnellement au territoire métropolitain, l’outre-mer français regroupe un nombre bien plus important de zones dans lesquelles l’habitat est insalubre ou indigne. Cette situation n’est ni reluisante, ni à l’honneur de notre pays, mais c’est un état de fait. Les chiffres du ministère de la transition écologique du 28 septembre 2020 indiquent 100 000 logements indignes, dont 11 000 insalubres, soit 12 % du parc des logements outre-mer. Il s’agit donc d’un enjeu majeur, tant pour la santé publique que pour la dignité humaine. Cette situation s’est manifestement améliorée dans la dernière décennie, puisque le rapport du député martiniquais Serge Letchimy daté de septembre 2009 et intitulé « L’habitat insalubre et indigne dans les départements et régions d’outre-mer : un défi à relever », estimait à 50 000 le nombre des logements insalubres (contre 11 000 aujourd’hui, donc) et 150 000 concitoyens le nombre des personnes subissant cette situation, chiffres qui ne comprenaient pourtant pas Mayotte (la discussion parlementaire y estimait à 20 000 le nombre de logements insalubres, cf. T. Aoustin, « Le chikungunya et l’habitat informel à La Réunion », Méd. Trop., 2012 ; 72 p. 51-59 spéc. Chikungunya).