Haine et cruauté dans la relation transféro-contre-transférentielle - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Perspectives Psy Année : 2020

Haine et cruauté dans la relation transféro-contre-transférentielle

Résumé

The transfero-countertransference relationship is a real working tool for the caregiver, the caregiver, the psychist. It invites us to think of hatred and cruelty. Between cruelty and tenderness, what capacities for intrapsychics and intersubjectives re-co-births does the caregiver have in himself in order to consider a patient who is himself in a state of absolute dependence and who survives somatically and psychically? The cruelty in clinical studies of the extrem, that of the clinic of chronic renal failure, is specified here, illustrated. The patient and the caregiver are caught, genuinely and fantastically, between a haematophilic cruelty, consequent on vampiric orality on hemodialysis, and an anthropophagous cruelty, resulting from cannibalic orality in the clinic of renal transplant. A clinical encounter with a transplanted kidney patient and the paradoxical thoughts that it aroused in one of us will refine our point. We will discuss a constituent cruelty to conclude on the need to think in any caregiver hatred and cruelty. For us, this allows to be at the service of the care relationship, therefore of somatopsychic entanglement, to free himself from it so as not to act, in particular by active/passive reversals, this hatred and this cruelty in care.
La relation transféro-contre-transférentielle, véritable outil de travail du caregiver , du soignant, du psychiste, convie à penser la haine et la cruauté. Entre cruauté et tendresse, quelles capacités de re-co-naissances intrapsychiques et intersubjectives le soignant possède-t-il en lui afin de (re)considérer un soigné qui est lui dans un état de dépendance absolue et qui survit somatiquement et psychiquement ? La cruauté au sein d’une clinique extrême, celle de la clinique de l’insuffisance rénale chronique, est ici précisée, illustrée. Le soigné, pleinement, et le caregiver , à moindre mesure, sont pris, réellement et fantasmatiquement, entre une cruauté hématophile, conséquente de l’oralité vampirique en hémodialyse, et une cruauté anthropophage, issue de l’oralité cannibalique dans la clinique de la greffe rénale. Une rencontre clinique avec une insuffisante rénale transplantée et les pensées paradoxales qu’elle a fait naître chez l’un d’entre nous affinera notre propos. Nous discuterons d’une cruauté constituante pour conclure sur le besoin chez tout soignant de penser la haine et la cruauté. Pour nous, cela permet d’être au service de la relation de soin, donc des intrications somatopsychiques, de s’en dégager pour ne pas agir, notamment par retournements actif/passif, cette haine et cette cruauté dans les soins (enjeux de bientraitance/maltraitance ou plutôt de bienveillance/malveillance dans les soins).

Domaines

Psychologie

Dates et versions

hal-03648888 , version 1 (22-04-2022)

Identifiants

Citer

Romuald Jean-Dit-Pannel, François Thomas. Haine et cruauté dans la relation transféro-contre-transférentielle. Perspectives Psy, 2020, 59 (3), pp.273-280. ⟨10.1051/ppsy/2020593273⟩. ⟨hal-03648888⟩

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